INTERVENANT :
Lieu
Domaine de Boissets Voir sur la carteSoirée annulée
Nous avons le regret de vous annoncer que nos animations grand public sont annulées jusqu’à nouvel ordre. Les conditions actuelles imposées par le Gouvernement ne nous permettant pas de proposer des animations de qualité sereinement, le conseil d’administration, en accord avec l’équipe salariée, a décidé d’annuler les prochaines séances et ateliers prévus cet été.Nous vous tiendrons au courant de la suite donnée à nos animations à venir cet automne.
Kazakhstan, horizon lointain
Moins nombreux en quantité que dans beaucoup d’autres pays de cette zone, ces pépites des steppes se révèlent nettement plus envoûtantes que les productions internationales ayant galvaudé l’image d’un pays archaïque ou corrompu (Borat, Ulzhan de Volker Schloendorff), ce que confirme par ailleurs son remarquable festival de cinéma d’Alma-Ata.
Dans ce pays musulman et souvent vu comme un semi-désert, paradoxalement le plus peuplé des républiques d’Asie centrale, il a fallu du temps pour que le cinéma existe. Au sein de l’Union soviétique, le cinéma kazakh tente d’affirmer quelques traits légendaires ou son goût des grands espaces. Le premier scénario véritablement écrit par un kazakh sera celui de Amangeldy en 1939, biopic d’un leader bolchevik local. La production se verra ralentie par la guerre malgré la création en 1941 des studios d’Alma-Ata où Eisenstein tournera son Ivan le terrible. Dans les années 50, le « Titan » du cinéma kazakh, Shaken Aimanov va façonner le personnage kazakh classique, en quête de sa destinée, aux antipodes de la fonction idéologique du cinéma socialiste. Se détachent aussi quelques œuvres traitant de la guerre et réalisées dans les années 60 (Récit d’une mère, A. Karpov en1963).
Pour le grand réveil national, il faudra attendre la perestroïka et l’arrivée d’une génération formée devant les films de la Nouvelle vague française au VGIK. Plusieurs auteurs majeurs seront primés dans les festivals internationaux comme Sergueï Dvortsevoy (Tulpan sur la vie d’éleveurs nomades dans la steppe et le déssir d’émancipation de sa jeunesse ou Highway, formidable road-movie documentaire aux côtés d’un cirque ambulant) ou Darejan Omirbaev (La route, Kaïrat, Tueur à gages…) et son humour distancié, Rachid Nugmanov qui réalise le cultissimme L’aiguille (1989) avec le chanteur de Kino, Victor Tsoï ou Emir Baigazin (Leçons d’harmonie primé à Berlin en 2013). On verra aussi sur les écrans français des films comme le Baïkonour de Veit Helmer ou Shizo (2004) de Gulshat Omarova. L’enfance et l’adolescence sont d’ailleurs des thèmes de prédilection d’un cinéma qui est encore celui du chemin initiatique mais qui commence à peine à montrer comment vivait le peuple sous le joug soviétique. Dernièrement, une vague dite de Résistance tourne des films à micro-budgets sur des questions sociales contemporaines. On notera aussi plusieurs films qui épinglent le sort des femmes dans la société traditionnelle comme le Kelin (2009) de Ermek Tursunov.
Si on dénombre une intéressante production de films documentaires ou d’animation, il faut enfin mentionner l’hallucinant film musical Vocals Parallels (2005) de Rustam Khamdanov qui lui mélange opéra et film expérimental.
Un cinéma du dépaysement qui donne – pour de vrai ! – furieusement envie de parcourir ses étendues…