INTERVENANT :
Guy Astic
Directeur des éditions Rouge ProfondLieu
La Nouvelle Dimension Voir sur la carteHantologie : Histoires du cinéma des fantômes
Voir un film de fantômes, c’est aiguiser l’œil un peu plus qu’à l’ordinaire, prendre conscience de ce qui sépare le vu du visible, préférer l’ombre et le flou aux contours trop nets, céder à la peur du hors-champ audiovisuel comme à celle de la monstration. Comment le cinéma prend-il en charge les mystères de l’invisible ? Comment figure-t-il l’autre côté ? Quels effets spéciaux sont les siens pour dire la présence/absence ? Quelles formes donne-t-il à la revenance, à la hantise, à l’apparition, ce jaillissement de l’impensable ? Quels aspects prennent les fantô²&mes, ces apparitions ou visions qui imposent au regard l’existence de « désincarnés » ? Comment communiquent-ils avec le monde des vivants ? Autant de pistes qui seront explorées en trois séances à partir de références nombreuses et variées, suivant trois axes et territoires principaux : le champ anglo-saxon (qui fait la part belle au gothique spirite et au motif de la maison hantée), le champ asiatique (avec, surtout, le kaidan eiga), le champ hispanique (et ses films de fantômes liés à des histoires nationales violentes, aux disparus nombreux…).
Les fantômes du passé du cinéma espagnol
La tradition du fantastique espagnol au cinéma est relativement récente, en raison de l’intervention de l’Église catholique veillant à ne pas voir se répandre les croyances païennes. Passé L’Horrible Docteur Orloff (1962) de Jess Franco, entre 1968 et 1975 furent tournés plusieurs films de genre par des artisans et des auteurs possédant un véritable univers et pratiquant l’art de la transgression, héritage de l’esprit surréaliste espagnol et de la culture antifranquiste. Outre les réalisations de Paul Naschy/Jacinto Molina, brillent de leurs éclats noirs L’Esprit de la ruche (1973) de Victor Erice, Le Massacre des morts-vivants (1974) de Jorge Grau, Cría Cuervos (1975) de Carlos Saura, Les Révoltés de l’an 2000 (1976) de Narciso Ibañez Serrador… Et déjà prédominent les motifs du fantôme, de la hantise, d’un passé qui ne passe pas. Et déjà la figure de l’enfant cristallise les peurs et le pire de la conscience ibérique. La nouvelle génération espagnole n’est pas en reste : de Álex de la Iglesia (Balada triste) à Jaume Balagueró (Darkness, Fragile), de Juan Antonio Bayona (L’Orphelinat) à Alejandro Amenábar (Les Autres), de Nacho Cerdà (Abandonnée) à Guillermo del Toro, cinéaste mexicain passé maître dans l’art d’évoquer les spectres de l’histoire d’Espagne et d’ailleurs (L’Échine du diable, Le Labyrinthe de Pan, Crimson Peak).
16 septembre – Chapitre 1 : Les spectres gothiques et néo-gothiques du cinéma
21 octobre – Chapitre 2 : Kaidan eiga et J-horror : les fantômes japonais
La journée de formation : GRATUIT pour nos adhérents et les bénévoles d’associations culturelles de Lozère
Pour les autres, la journée : 25 €
Limité à 10 places
Tous publics, étudiants, professionnels, animateurs de ciné-club
Si besoin d’hébergements, nous consulter. Restauration à votre charge.