INTERVENANT :
Lieu
Supagro Florac Voir sur la carteLe feu sous la glace
Comme l’écrivait déjà Georges Sadoul au début des années 60, « le cinéma finlandais occupe une bonne place parmi les cinémas inconnus ». Il est même généralement représenté dans l’imaginaire cinéphile par le seul Aki Kaurismaki. Il n’en continue pas moins de couver et même de bouillonner sous cette image un peu trop figée.
Après un bref regard vers le cinéma muet et des comédie parfois étonnantes, nous nous intéresserons aux pères fondateurs d’un mélodrame à la finlandaise souvent situé en milieu rural parmi les lacs et les forêts et avec ses emblématiques scènes de sauna, que sont dans les années 30 et 40 le Juha de Nyki Tapiovaara (source d’inspiration d’Aki Kaurismaki) et surtout les films de Teuvo Tullio, un auteur redécouvert il y a quelques années au festival de La Rochelle.
Marqué par la guerre, ignoré des grandes coproductions scandinaves mais souvent pressuré par son énorme voisin soviétique, le cinéma finlandais a cultivé tranquillement ses singularités au sein d’une production nationale assez importante. Après quelques films phares de la nouvelle vague, on distinguera par exemple L’année du lièvre adaptée d’un roman devenu depuis célèbre, Le lièvre de Vatanen, par un Risto Jarva justement issu de cette génération des années 60.
C’est avec les années 80 et une génération emmenée par les frères Kaurismaki que le cinéma finlandais peut enfin percer à l’étranger, paradoxalement dans une veine plus intimiste voire minimaliste, qui impose l’image d’un finlandais stoïque et taiseux, mais néanmoins sensible au charme des blondes diaphanes (Kati Outinen…), les personnages déambulant dans des intérieurs ou des villes à l’esthétique souvent rétro. Après une grande crise dans les années 90, la créativité a été relancée et la trentaine de films produits annuellement trouve son public dans les 177 salles du pays.
Par ailleurs, la Finlande avait développé très tôt une veine fantastique (Le renne blanc d’ Erik Blomberg, La sorcière) et que l’on retrouve aujourd’hui dans un cinéma de genre très inventif et qui explose sur la scène internationale (Iron sky, Rare exports ou Père noël origines pour son titre français). Et si on trouve aussi un peu d’animation (les célèbres Moomins), la Finlande produit pas moins d’un tiers de documentaire, dont les films du duo de documentaristes Anastasia Lapsui et Markku Lehmuskallio qui ont beaucoup travaillé sur les peuples autochtones du grand nord ! Son festival polaire comme le rayonnement d’Helsinki font aujourd’hui de la Finlande un des pays les plus en vogue de l’Europe septentrionale…
L’atelier sera suivi à 20h30, d’une projection dans le cadre d’un partenariat avec Supagro Florac et Documentaire sur grand écran de
Le voyage perpétuel (2007, 78mn) d’Anastasia Lapsui et Markku Lehmuskallio,
présenté par Dominique Samson-Normand de Chambourg, membre du Centre de Recherches Russes et Euro-asiatiques et auteur de “Le grand nord sibérien” (1999) .