Conte et cinéma : Il était une fois le petit chaperon rouge sur grand écran

Parce qu’il est un des récits les plus féroces sur la métamorphose qui s’opère à la puberté, avec force travestissements et dédoublements de figures masculines ou féminines, ce conte issu de la tradition orale et retranscrit par Charles Perrault en 1697, puis édulcoré dans la version allemande des Grimm plus répandue aujourd’hui, est sans doute un de ceux qui a suscité le plus grand nombre d’adaptation cinématographiques. Alors que Caroline préchauffe ses fourneaux pour un ciné-goûter qui rend la primeur aux récits de notre enfance, retour en treize points sur des variations sur le même conte.

1-Red hot riding hood (Tex Avery, 1943 ) La plus cool de toute les adaptations ! On ne s’en lasse jamais… Première de plusieurs versions, celle qui échauffa les censeurs. En dvd à La Nouvelle Dimension !

2-La compagnie des loups (Neil Jordan, 1985) Trésor du fantastique britton des eighties, ce premier et meilleur opus de Neil Jordan marque à jamais les spectateurs par ses décors sylvestres (le Brother Grimm de Gilliam lui doit tout) et surtout des métamorphoses hyperréalistes dans une scène de banquet terrifiante et inoubliable.

La compagnie des loups

3-Jin Roh, la brigade des loups (Hiroyuki Okiura, 1999) Transposition on ne peut plus libre façon Mamoru Oshii, immense auteur de Ghost in the shell ici au scénario. Un chaperon terroriste, un loup valet de la répression pour une fidélité à Perrault et une grande richesse graphique dans cet animé incontournable.

4- Le loup gris et le petit chaperon rouge (Garri Bardine, 1990) Une adaptation pâte à modeler pleine de mordant et de musique par un des plus grands animateurs russes. Plusieurs fois primé à Annecy. Miam !

5-Le petit chaperon rouge (Alberto Cavalcanti, 1930) On adorerait voir cette version de 60 minutes où un Jean Renoir mi-loup, mi-faune, tente de croquer la belle Catherine Hessling.

6-Le grand méchant loup (Walt Disney, 1934) Court-métrage appartenant à la brillantissimme série des Silly Symphonies. La magie Disney, c’est bien cette époque là !

7-La véritable histoire du petit chaperon rouge (Todd, Cory Edwards et Tony Leech, 2005) Finalement, une des plus intéressantes et des plus rigolotes variations sur le conte transformé ici en véritable cluedo animé. Devenu un vrai classique et pour toute la famille.

Le dernier chaperon rouge

8-Le dernier chaperon rouge (Jan Kounen, 1996) Attention curiosité en format court. d’après un internaute “Un jardin de perlimpinpin où les crevettes se prennent en levrette”!!! Ciel… Avec Emmanuelle Béart dans le rôle de la “crevette” rouge, pour public averti et fans de Vibroboy.

9-Bye-bye chaperon rouge (Rock Demers, 1989) On donnerait cher pour découvrir cette version… québécoise par un des fondateurs de la Cinémathèque et de la section Enfants du Festival International de Montréal (il produit le mythique Un martien de Noël de Gosselin). Mais surtout, c’est à lui que nous devons la production des célèbres Contes pour tous et en tout premier lieu de l’inoubliable La guerre des tuques !

10-Freeway (Matthew Bright, 1997) Un loup séduisant mais totalement psychopathe (Kiefer Sutherland) face à une Reese Witherspoon à croquer pour une adaptation modernisée bien dans l’air du temps d’alors.

11-Hard Candy (David Slade, 2005) Le torture porn à l’usage des jeunes générations. Malin, rigolo mais finalement aussi gênant moralement qu’inoffensif sur le plan dramatique, le conte en simple alibi. Avec Ellen Page. En dvd à La Nouvelle Dimension !

Hard candy

12-Le chaperon rouge (Catherine Hardwicke, Fraîchement auréolée du succès de Twilight, l’auteure autrefois ambitieuse de Thirteen et surtout du cultissimme Les seigneurs de Dogtown, signe un pur produit ado. Belle réalisation pour scénario un peu sage… En dvd à La Nouvelle Dimension !

13-Into the woods (Rob Marshall, 2014) : le kitch hollywoodien dans toute sa splendeur dans un vrai supermarché du conte. Bonne idée, mauvais film.