INTERVENANT :
Guy Astic
Directeur des éditions Rouge ProfondLieu
La Nouvelle Dimension Voir sur la carteHantologie : Histoires du cinéma des fantômes
Voir un film de fantômes, c’est aiguiser l’œil un peu plus qu’à l’ordinaire, prendre conscience de ce qui sépare le vu du visible, préférer l’ombre et le flou aux contours trop nets, céder à la peur du hors-champ audiovisuel comme à celle de la monstration. Comment le cinéma prend-il en charge les mystères de l’invisible ? Comment figure-t-il l’autre côté ? Quels effets spéciaux sont les siens pour dire la présence/absence ? Quelles formes donne-t-il à la revenance, à la hantise, à l’apparition, ce jaillissement de l’impensable ? Quels aspects prennent les fantô²&mes, ces apparitions ou visions qui imposent au regard l’existence de « désincarnés » ? Comment communiquent-ils avec le monde des vivants ? Autant de pistes qui seront explorées en trois séances à partir de références nombreuses et variées, suivant trois axes et territoires principaux : le champ anglo-saxon (qui fait la part belle au gothique spirite et au motif de la maison hantée), le champ asiatique (avec, surtout, le kaidan eiga), le champ hispanique (et ses films de fantômes liés à des histoires nationales violentes, aux disparus nombreux…).
Kaidan eiga et J-horror : les fantômes japonais
Plonger dans le cinéma d’horreur japonais tel qu’il évolue depuis le début des années 1990 revient à s’immerger dans un imaginaire nippon tentaculaire. Ses origines sont mêlées : récits de fantômes des ères Edo (1600-1868) et Meiji (1868-1912), en partie repris par Lafcadio Hearn dans Kwaidan ou Histoires et études de choses étranges (1904) et par Masaki Kobayashi dans Kwaidan (1965) ; les Contes de pluie et de lune (1776) d’Ueda Akinari qui ont inspiré Les Contes de la lune vague après la pluie (1953) de Kenji Mizoguchi ; certains écrits d’Edogawa Ranpo ; le kabuki, théâtre centré sur un jeu d’acteur codifié, au maquillage et à la gestuelle spectaculaires ; le butô, « danse du corps obscur » ; l’estampe (ukiyo-e) fantastique d’Hokusai, Utamaro et Hiroshige ; le kaidan eiga (film de fantômes) des années 1950 et 1960… Difficile de dissocier le cinéma de la littérature, des arts graphiques, du spectacle vivant, des jeux vidéo et de la télévision tant abondent les nœuds entre diverses inspirations et expressions artistiques, toutes dominées par la figure du fantôme. Nous reviendrons sur les phénomènes Ring/Sadako et Ju-on/The Grudge, sur les brouillages temporels opérés par la J-horror, sur les productions de Hideo Nakata, Takashi Shimizu, Shinya Tsukamoto et, surtout de Kiyoshi Kurosawa (Kairo, Loft, Séance, Rétribution, Vers l’autre rive, Le Secret de la chambre noire…).
16 septembre – Chapitre 1 : Les spectres gothiques et néo-gothiques du cinéma anglo-saxon
4 novembre – Chapitre 3 : Les fantômes du passé du cinéma espagnol
La journée de formation : GRATUIT pour nos adhérents et les bénévoles d’associations culturelles de Lozère
Pour les autres, la journée : 25 €
Limité à 10 places
Tous publics, étudiants, professionnels, animateurs de ciné-club
Si besoin d’hébergements, nous consulter. Restauration à votre charge.